Une question existentielle

Je rentrais chez moi hier soir, en suivant attentivement la bordure du trottoir pour ne pas me perdre (oui les trottoirs sont très larges par ici), quand soudain Dieu m'est apparu, et m'a dit : "Si tu galères autant dans la piaule, c'est que tes barres de flèche sont mal réglées".
N'osant pas remettre en cause la parole divine en ironisant sur ma nullité profonde à faire avancer le bazar, le poids de mon équipier ou mes mains palmées, j'aquiesçai avec déférence.
Apparemment satisfait, Dieu s'en retourna souriant lutter contre la misère du Monde.
Tel Bernadette Soubirou sortant de la grotte de Lourdes, je continuai ma route, assez soucieux je dois l'avouer. Et si Dieu avait eu raison malgré tout ? Et s'il y avait un plan 'B' si le "non" l'emporte ? Et si le Tunnel sous le Manche n'était qu'une illusion ? Et si j'arrêtais la bière de mauvaise qualité ?
De retour chez moi, allongé les bras en croix, je réfléchissai. Deux évidences émergèrent alors dans mon esprit : pour libérer de la puissance il faut raccourcir les barres de flèche. Et si ma chemise est trempée, c'est que je suis allongé dans la baignoire.
Et là, tout s'éclaircit : les brumes de mon cerveau et le ciel, car le soleil venait de se lever. Les barres à 41 de longueur pour les équipiers crevettes, comment les mesurer ? A partir de la face extérieure du mât, ou bien du point autour duquel la barre de flèche pivote ? Telle fut la dernière réflexion qui émergea dans ma bouche où se mêlaient le goût des chips au vinaigre et de la bière rance.

Bon c'était mon quart d'heure éthylo-anticléricaliste. Vous êtes pas obligés d'adhérer, mais siouplaît répondez-moi quand même, hein ? Allez, je ramasse les copies avant le Mondial, car là-bas ça va braffer dur !