Les réglages de la grand-voile

Maintenant que les réglages affectant directement le cintre du mât n'ont plus de secrets pour vous, intéressons-nous aux réglages qui modifient la forme de la GV et qui peuvent avoir indirectement des effets sur le cintre du mât.

Le hale bas

Le hale bas agit sur la chute de la GV et sur le cintre du mât : il tend la chute et aplatit la GV en faisant cintrer le mât dans sa partie basse (figure 7).

De manière générale, au près le hale bas ne doit être tendu qu'à partir de la pleine puissance où il n'aura pour rôle que de tenir la chute dans les petites surventes ;

Il sera retendu au fur et à mesure que l'on dépasse la pleine puissance afin de garder un contrôle sur la chute tout en aplatissant la voile.

Par bonne brise, il sera surtendu pour aplatir totalement le haut de la voile, voire la faire ''casser'' (mât cintré au-delà de ce que permet le rond).

Figure 7 - Effet du halebas sur GV

Ecoute de GV

Elle permet de contrôler l'ouverture de la GV tout en modifiant très peu le cintre du mât, donc en gardant la puissance maximum de la GV. Par conséquent, jusqu'à la pleine puissance, seule l'écoute contrôle l'ouverture de la GV, au delà, le hâle bas prend le relais, l'écoute ne servant quasiment plus qu'à orienter le plan de voilure.

Bordure

Le réglage de bordure permet grâce au Twistfoot de creuser ou d'aplatir totalement le bas de la GV et donc de jouer sur la puissance et l'ouverture de chute dans cette partie. On notera par ailleurs que la construction en Twistfoot permet d'abaisser au maximum le creux de la GV.

Là encore de manière très schématique, la bordure sera bien tirée dans le petit temps afin de ne pas bloquer la chute et d'aplatir la GV vers le bas. Elle sera progressivement relâchée au fur et à mesure que l'on se rapproche de la pleine puissance ou que l'on est en recherche de puissance (clapot). Elle sera tirée au maximum lorsque l'on atteint la surpuissance.

Cuningham

Le réglage de cuningham permet de couper une GV avec une longueur de guindant maximum autorisée par la jauge pour le petit temps, tout en donnant la possibilité de régler la tension dudit guindant lorsque le vent monte.

En effet au fur et à mesure que le vent forci, la pression maximum dans la GV recule : le creux recule, la chute se tend et des plis horizontaux se forment sur le guindant, signe d'un manque de tension dans cette zone. Le cuningham permet de rééquilibrer les tensions dans la voile et d'avancer le creux.

Dans toutes les conditions de vent en dessous de la surpuissance, il sera pris juste assez pour effacer les plis, sans plus. En revanche, dans la brise, il peut être pris généreusement afin de favoriser l'ouverture de chute.

Latte forcée

En général, on utilise une latte forcée dont la courbure maximum se situe entre 35% et 45% de sa longueur afin, semble-t-il, de recreuser l'attaque de GV dans la partie au-dessus du foc qui ne reçoit pas la déviation d'air de ce dernier. Personnellement et malgré cette belle théorie, je préfère une courbure à 5O% qui assure une meilleure tenue de chute avec un minimum de tension d'écoute, très appréciable dans le médium. En revanche cela nécessite plus d'attention de la part du barreur pour ne pas bloquer le bateau.

Dans le petit temps, la latte sera juste tendue droite afin qu'elle ne fasse pas trop refermer la chute. Elle sera progressivement retendue au fur et à mesure que le vent monte, mais jamais en excès (2cm de courbure maximum). En effet, rien de pire que de se faire piéger avec une latte trop tendue alors que le vent tombe !

Dans la brise, l'idéal est d'utiliser une latte plus raide (surtout les équipages légers) qui limite le plus possible le volume dans le haut.

Conseil pratique : utiliser un tendeur de latte de planche à voile ; cela facilite grandement le réglage.